Je voulais vous revoir [E]

J'ai un peu hésité mais finalement je vous mets cette fic. j'espère que ça ne vous lassera pas.

Je voulais vous revoir

Auteur : Sefe
Personnages : John, Teyla, Mitchell, Carson, Rodney...
Genre : romance, un peu x-over avec SG-1
Situation : HS Sheppard est colonel mais y'a pas Ronon (je ne savais pas quoi en faire)
Disclaimer : les personnages et ce qui va avec ne m'appartiennent pas.

M -6
Plus que six jours, pensa-t-il en s'installant au volant de sa voiture. Six jours et ils seraient mariés. Oh! ce ne serait pas un grand mariage. Ils n'avaient plus de famille ni l'un ni l'autre. Ils avaient juste invité quelques amis et collègues.
Voilà ce qui occupait ses pensées durant le trajet qui le ramenait chez lui.
Ils habitaient une jolie petite maison dans un quartier calme de Colorado Springs. Lui se serait bien contenté d'un appartement mais elle voulait un jardin. Si ça pouvait lui faire plaisir. Et puis dans le fond, ça lui était égal, il travaillait beaucoup et passait plusieurs jours par semaine au SGC.
Il arriva enfin chez lui.
Il entra dans la maison.
_Je suis rentré, lança-t-il.
Elle apparut soudain devant lui.
_Tu es en retard, lui dit-elle faussement fâchée.
Elle s'approcha lentement de lui, passa les bras autour de son cou.
_Qu'est-ce que je pourrais bien faire pour être pardonné ? demanda-t-il en souriant.
_Commence déjà par m'embrasser, j'aviserai ensuite.
John ne se fit pas prier plus longtemps. Il l'embrassa tendrement en glissant une main dans ses longs cheveux bruns.
_Je pense que ça peut suffire pour l'instant mais vous ne perdez rien pour attendre colonel Sheppard.

J'avais oublié que c'était si court. Vous voulez quand même la suite ?

Puisqu'on me la réclame, je mets la suite.


Elle retourna dans la cuisine puis continua :
_Alors quoi de neuf ?
_Pas grand chose.
_Ta journée s'est bien passée ?
_Très bien.
Il la rejoignit. Elle jeta un coup d'oeil dans sa direction.
_Est-ce qu'un jour tu me diras en quoi consiste ton travail ?
_Julia, on en a déjà parlé. C'est classé secret défense.
_Mais on va se marier, ça ne leur suffit pas, à tes supérieurs, pour me faire confiance ?
_Ce n'est pas une question de confiance, répondit John d'une voix apaisante.
_Je sais mais le vrai problème c'est que moi je te parle de mes journées et toi tu n'as jamais rien à me raconter. On n'a même pas ça en commun. En plus, j'ai l'impression d'être un vrai moulin à paroles... Tu ne penses pas que c'est un peu léger ? finit-elle par demander avec un peu de tristesse.
_Léger ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
_Eh bien, tu ne pense pas que c'est un peu léger comme base pour un mariage. On ne peut même pas discuter ensemble de nos métiers comme un couple normal... En plus, on ne se connaît pas depuis si longtemps que ça.
_Ça fait tout de même 2 ans.
_Mais on ne sort ensemble que depuis 8 mois, John.
_On fait quand même plus que sortir ensemble, on va se marier...
_Justement, est-ce que ce n'est pas un peu rapide ?
_Quel est le problème au juste ? Tu ne veux plus m’épouser ? demanda John en la regardant dans les yeux.
_Si... si... bien sûr. Mais je crois que ça me fait un peu peur.
John la prit dans ses bras pour la réconforter.
_Arrête de t'inquiéter. Tout va bien se passer. Dans une semaine nous serons mariés et nous préparerons nos bagages pour notre voyage de noces.
Il lui sourit, de ce sourire auquel elle ne pouvait résister. Alors, Julia se détendit et répondit à son sourire. Il l'aimait, cette certitude effaçait tous ses doutes. Au moins pour l'instant. Elle retourna à son plan de travail, elle avait un repas à préparer.
_Tu veux de l'aide ? demanda John.
_Non, c'est gentil mais j'ai presque fini. Je peux me débrouiller toute seule.
John l'embrassa rapidement sur les lèvres et sortit de la pièce, la laissant seule. Alors elle repensa à ce qui s'était passé ces deux dernières années, depuis sa rencontre avec John.

...

Une p'tite suite en passant...


Elle était de garde quand était arrivé dans son service un bel homme en uniforme de colonel de l'Air Force. Contrairement à ses collègues féminines, les militaires ne la faisaient pas craquer. Mais son air un peu perdu par contre... C'était sûrement pour ça qu'elle était devenue médecin : elle ne pouvait pas résister à la détresse des gens. Il fallait qu'elle les aide. Elle alla donc à sa rencontre et lui demanda avec un sourire encourageant :
_Vous cherchez quelqu'un ?
_Euh, oui, mon père... Gregory Sheppard.
Devant son regard grave et inquiet, elle prit les choses en main.
_Venez avec moi, je vais vous emmener jusqu'à sa chambre. Je suis son médecin, Julia Emerson.
_Comment va-t-il ?
Elle lui expliqua tout avec beaucoup de délicatesse et de franchise. Son père avait un cancer et il ne lui restait que quelques mois à vivre. Arrivés devant la porte d'une chambre, elle lui dit :
_Voilà, c'est ici.
Voyant que John hésitait, elle lui demanda :
_Est-ce que ça va ?
_Oui... oui. C'est juste que la dernière fois, on ne s'est pas quitté en très bons termes. Je ne pense pas qu'il sera content de me voir.
_Si vous n'entrez pas vous n'aurez jamais l'occasion de le découvrir.
_Vous avez raison.
Alors il frappa à la porte et entra.
Comme il avait laissé la porte entrouverte, elle entendit tout ce qui se disait dans la chambre. Pourquoi avait-elle écouté leur conversation ? Elle n'en avait aucune idée. Ce n'était pas dans ses habitudes.

_Bonjour, Papa.
_Qu'est-ce que tu fais là ? Je te croyais exilé quelque part en Antarctique.
La voix du vieil homme était froide et dure. John se raidit et serra les poings en entendant ces mots. C'était surtout le ton que prenait son père qui le blessait mais il ne voulait rien laisser paraître.
_J'en suis revenu... pour te voir, répondit le militaire d'un ton neutre.
_Tu es venu pour me voir mourir. Franchement tu aurais mieux fait de rester sur ton tas de glace.
Silence puis :
_Colonel, hein ? Qu'est-ce qui a pu justifier une telle promotion ? Tu as sauvé la vie d'une colonie de manchots contre l'avis de tes supérieurs ?
Cette fois John sortit de ses gonds.
_Ça suffit maintenant, j'en ai assez. J'étais venu te voir parce que je pensais que dans ces circonstances on aurait pu essayer de nous réconcilier. Mais même maintenant tu m'envoies paître.
_Tu voudrais que je fasse quoi ? Que j'oublie ? Tu as déshonoré le nom des Sheppard. Tu n'es pas digne de l'uniforme que tu portes !
_Parce que tu penses que sauver des vies c'est déshonorant ?
_Tu as désobéi à un ordre !...

Leurs cris allaient ameuter tout l'hôpital. Julia décida d'intervenir. Elle entra dans la chambre.
_Ça suffit tous les deux ! Arrêtez de crier ! Ce n'est ni le lieu ni le moment de régler vos comptes. Vous ne pouvez pas discuter calmement ?... Je ne dis pas que vous devez oublier vos différends mais, bon sang, profitez du temps qu'il vous reste à passer ensemble.
Soudain elle réalisa ce qu'elle venait de faire. Elle s'était mêlée d'une conversation privée entre deux étrangers. Elle rougit et balbutia quelques excuses. Les deux Sheppard protestèrent de concert : elle avait raison.

A partir de ce jour, les rapports entre le père et le fils se détendirent. Ils discutèrent beaucoup. Ce n'était pas toujours calme mais, au fil du temps, ils redevinrent même proches. Julia aimait penser que c'était un peu grâce à elle s'ils s'étaient réconciliés. Pendant toute cette période, John passait son temps libre à l'hôpital. Quand son père se reposait, il se promenait dans les couloirs et il discutait avec le personnel du service, en particulier avec julia. Enfin quand elle avait le temps. Et elle trouvait toujours quelques minutes à lui accorder. Elle avait découvert qu'il était charmant et même charmeur. En plus, elle aimait beaucoup l'humour dont il faisait preuve.

Quand son père mourut, dix mois après leur fameuse dispute, Julia et John restèrent en contact. Ils devinrent même proches. Ils passaient beaucoup de temps ensemble car, à part Julia et ses nouveaux collègues, John n'avait pas beaucoup d'amis dans la région.
A cette période, aucun des deux n'avait le moral. John à cause de son père et Julia venait de rompre. Alors ils se réconfortaient mutuellement. Tout ce dont ils avaient besoin, c'était quelqu'un avec qui partager une pizza devant un match de football quand ça n'allait vraiment pas. Tiens ! Au moins une chose qu'ils avaient en commun : le football.
Il y a huit mois, alors que, justement, ils mangeaient une pizza en regardant un match, ils avaient commencé à s'embrasser avec passion.
C'est à ce moment que leur relation avait pris un tournant décisif : d'amis, ils étaient devenus amants.
Au bout de quelques temps, John, qui avait apparemment décidé de rendre la situation plus sérieuse, l'avait demandée en mariage. Elle avait accepté.

En dépit de son côté charmant et ouvert, John Sheppard est un homme qui ne se livre pas facilement. Même là, à une semaine de leur mariage, Julia ne savait pas grand-chose de lui et de son travail. Quand elle abordait le sujet, il détournait la conversation ou parlait de sécurité, d'autorisation.
Si parfois elle le taquinait avec ça, elle avait depuis longtemps compris qu'il n'en parlerait pas. Au moins, elle connaissait quelques-uns de ses collègues : Mitchell, Carter, Teal'c, Jackson et même le général Landry. C'était mieux que rien.

Par contre, elle ne connaissait absolument rien de sa mission en Antarctique. Ça s’était passé juste avant qu’elle ne le rencontre mais il n’y faisait jamais allusion alors qu‘il parlait parfois de la guerre en Afghanistan. Pourtant, participer à une guerre est plus traumatisant que travailler dans une base polaire. Julia trouvait ça paradoxal. C’est comme si rien ne s’était passé pour John entre son affectation à MacMurdo et leur rencontre à l’hôpital. Mais, en dépit de son silence, elle le connaissait assez bien pour avoir deviné que le simple fait de penser à cette période de sa vie le troublait. La seule fois où elle avait tenté d’en savoir plus, il s’était refermé, son regard s’était chargé de tristesse et il lui avait demandé de ne plus en parler. Elle avait été choquée de le voir comme ça. Elle ne lui connaissait pas cette souffrance, c’était différent de celle causée par la perte de son père mais c'était bien réel.
Elle n'avait plus jamais abordé le sujet avec lui mais elle y pensait souvent. Qu’avait-il bien pu se passer en Antarctique qui puisse encore le bouleverser à ce point ?

John laissa Julia dans la cuisine et sortit dans le jardin. Il avait besoin de réfléchir.
Julia était bizarre ces temps-ci. En fait, plus la date du mariage approchait plus elle semblait anxieuse. Lui, tout aussi bizarrement, se sentait étrangement calme. Bien sûr, il était heureux de se marier, mais ça ne l'inquiétait pas plus que ça. Même lorsqu'il lui avait demandé sa main, il était resté calme.
Ce n'était pas comme la première fois. La première fois qu'il avait demandé une femme en mariage. Aujourd'hui encore, quand il y pensait, il sentait une sorte de désespoir l'envahir, un sentiment de perte irréversible.

Il y a deux ans, il était encore sur Atlantis et tout allait pour le mieux. Enfin en dehors des wraiths, des geniis et de tous les dangers qui peuplaient la galaxie de Pégase.
Justement, il se rappelait très bien d'un certain jour où tout aurait pu très mal se terminer.

Un peuple, qui leur avait semblé inoffensif au premier abord, avait fini par les attaquer sans raison apparente. En sauvant la vie de John, Teyla avait été blessée par un tir ennemi. Il se souvenait très bien de la peur qu'il avait ressentie en la voyant tomber inconsciente sur le sol.
Heureusement, ce n'était pas grave. Aussitôt revenus sur Atlantis, le Dr Beckett s'était occupé de Teyla. En voyant la mine défaite de John, il lui avait de ne pas s'inquiéter.
Après le débriefing, John s'était tout de suite rendu à l'infirmerie pour voir comment allait Teyla. Il l'avait trouvée assise sur la table d'examen. Quand il vit à quel point elle était pâle, il songea qu'elle aurait pu y rester. La colère monta en lui. Il n'était pas fâché contre elle, c'était à lui-même qu'il en voulait. Pour n'avoir pas su prévoir cette attaque et pour n'avoir pas réussi à se protéger tout seul. Mais il avait eu peur pour elle et elle était là, devant lui, alors :
_Pourquoi avez-vous fait ça ? Vous auriez pu vous faire tuer.
Teyla fut étonnée par son accès de colère. Qu'est-ce qui lui prenait ? Elle lui avait tout de même sauvé la vie.
_Vous auriez préféré que je vous laisse mourir, répliqua-t-elle.
Il savait qu'elle avait eu raison de faire ça mais il ne supportait l'idée d'avoir failli la perdre.
Teyla venait de se lever et lui faisait face.
_John, il n'y avait pas d'autre solution, continua-t-elle d'une voix calme.
C'était la première fois qu'elle l'appelait par son prénom et cela déclencha quelque chose en lui. Il la prit soudain dans ses bras et la serra contre son coeur.
La surprise passée, Teyla lui rendit son étreinte et elle posa sa joue contre celle de John. Les mots qu'il lui murmurait la faisaient frissonner.
_Ne faites plus ça. Surtout si c'est pour me sauver. Je ne supporterais pas de vous perdre, Teyla... Je vous aime.
En entendant cela, Teyla se recula un peu pour le regarder, comme si elle doutait de ce qu'elle venait d'entendre. John attendait, anxieux. Il avait enfin réussi à lui avouer son amour et il se demandait si elle partageait ses sentiments. C'est alors qu'elle se rapprocha de lui et lui offrit le baiser le plus tendre qui soit.

A partir de ce moment précis, John Sheppard avait été le plus heureux des hommes.
Teyla et lui s'arrangeaient pour se retrouver seuls le plus souvent possible. Leurs séances d'entraînement étaient ponctuées de baisers passionnés et ils passaient la plupart de leurs nuits ensemble.
Ils s'efforçaient de rester discrets en public. Mais, en dépit de toutes leurs précautions, tout le monde sur Atlantis savait qu'ils s'aimaient.

...

Je viens de me dire : tiens pourquoi je ne mettrais pas une p'tite suite.


Ce bonheur ne dura que quelques semaines. Il fut interrompu par l'arrivée du Dédale. Le vaisseau apportait de mauvaises nouvelles à John. Son père était mourant.
Il en parla à Elisabeth qui lui proposa de rentrer sur Terre, le jour même, par la porte des étoiles en même temps qu'un envoi urgent de matériel. Il pourrait y rester quelques temps. John avait accepté. C'était sa seule chance de revoir son père et d'essayer d'arranger les choses avec lui.
Mais l'idée de laisser Teyla derrière lui le glaçait. Ce n'était pourtant que temporaire. Mais, non... il voulait qu'elle vienne.

John réfléchit un certain temps à ce problème. Puis il repensa à une idée qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps. Il voulait épouser Teyla. Il avait essayé de lui en parler, mais, à chaque fois qu'il était sur le point de le faire, la pensée qu'elle puisse refuser le stoppait net. Dans ces cas-là, il se retrouvait figé, la bouche ouverte et les yeux fixés sur elle.
Aujourd'hui, il ne pouvait plus reculer. Il devait absolument laisser au placard son air d'idiot de la cité, prendre son courage à deux mains et se lancer. C'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour la garder près de lui. Il allait la demander en mariage. Et aussi de le suivre sur Terre.

Il la retrouva dans le gymnase où elle l'attendait. Ils avaient prévu un entraînement.
Quand elle vit son air grave, Teyla s'inquiéta :
_John, que se passe-t-il ?
_J'ai reçu de mauvaises nouvelles.
Teyla le prit par la main et l'entraîna vers la banquette.
_Raconte-moi.
Elle avait gardé sa main dans les siennes.
_Mon père est gravement malade, il va bientôt mourir. Elisabeth m'a proposé de profiter de l'envoi de matériel d'aujourd'hui pour retourner sur terre quelques temps.
Il y eut un instant de silence puis Teyla lui dit doucement :
_Tu ne m'avais jamais parlé de ton père.
_En général, je préfère ne pas y penser. La dernière fois qu'on s'est vu, ça s'est très mal passé. C'est un ancien militaire et il n'a pas du tout aimé le fait que j'aie désobéi même si c'était pour sauver des vies. Alors je ne crois pas qu'il serait ravi de me voir. Pourtant c'est la seule famille qu'il me reste.
John fit un pauvre sourire à Teyla mais ses yeux étaient brillants de larmes contenues.
_John, tu as raison d'y aller... Tu sais j'aurais aimé pouvoir dire au revoir au mien..., termina-t-elle d'une petite voix.
Voyant son émotion, John l'enlaça. Ils restèrent un long moment ainsi.

John se dit soudain que c'était le moment ou jamais de lui poser LA question.
_Teyla, il y a quelque chose que je veux te demander. En fait ça fait déjà un moment que j'y pense..
Il sentait son coeur s'emballer. Elle le dévisageait avec curiosité. L'air idiot faillit s'installer une fois de plus sur son visage mais il se reprit et débita sa phrase d'un seul trait.
_Est-ce que tu veux m'épouser et m'accompagner sur Terre ?
Teyla le regarda longuement puis elle se dégagea doucement de ses bras.
_Ecoute, John, si les circonstances avaient été différentes, j'aurais accepté parce que je t'aime. Mais... je ne peux pas te suivre sur Terre.
_Pourquoi ?
Il ne comprenait pas sa réaction. Si elle l'aimait pourquoi n'acceptait-elle pas ?
_Je ne peux pas laisser mon peuple pour aller vivre sur une planète paisible alors qu'eux sont ici, à la merci d'une attaque des wraiths.
Elle s'était levée et s'éloignait lentement de John.
_Mais... Teyla, ce ne sera que temporaire et Atlantis est là pour les protéger.
_Tu ne comprends pas. Je suis leur chef. C'est mon rôle de veiller sur eux, de partager leur sort. C'est ma famille... Je dois rester sur Atlantis pour eux, comme toi tu dois aller sur Terre pour ton père.
_Et nous ?
_Nous devrons attendre, murmura-t-elle avant de partir précipitamment.

John se sentait désespéré. Elle avait refusé et elle était partie avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit pour la retenir. Finalement, il l'avait son air idiot, mais elle n'était plus là et c'était la porte qu'il fixait.
Soudain, il sortit de sa torpeur. Elle ne voulait pas venir. D'accord, si c'était son souhait. Il ne pouvait pas la forcer à le suivre. Mais il ne pouvait pas partir comme ça. Sans lui dire qu'il l'aimait. Sans s'excuser de lui avoir demandé de choisir entre lui et son peuple. Parce que c'était ce qu'il venait de faire. Il ne s'en rendait compte que maintenant. Quel imbécile !
Il devait absolument la retrouver et il ne lui restait que peu de temps avant son départ.
Il la chercha partout dans la cité sans la trouver. En dernier recours, il se rendit à la salle de contrôle pour pouvoir l'appeler mais, là, on lui dit qu'elle venait de partir sur le continent avec le Dr Beckett.
Le continent. Elle n'avait pourtant pas prévu d'y aller aujourd'hui. Il n'avait pas le temps de la rejoindre. Teyla le savait aussi, c'est pour ça qu'elle y était partie. Alors, John réalisa qu'elle l'avait fui. Elle ne voulait pas lui dire au revoir. Et c'était de sa faute à lui. Il avait tout gâché.
Une demi heure après ça, il avait traversé la porte des étoiles le coeur lourd et plein de remords avec l'impression de laisser une partie de lui sur Atlantis.

Une fois sur Terre, son père avait occupé la plupart de ses pensées. Il avait été affecté provisoirement au SGC. Sur Atlantis, on avait trouvé un remplaçant qui semblait plus compétent que lui et, surtout, qui avait un passé militaire impeccable. Il était donc resté sur Terre et il allait maintenant y fonder une famille. Et puis il se sentait bien au SGC. Il continuait d'explorer d'autres planètes. Après des débuts difficiles, le général Landry ainsi que les membres de SG-1 avaient appris à lui faire confiance. Sa vie était ici désormais et tout allait pour le mieux.

Une voix le tira de ses pensées :
_John, c’est prêt, tu viens manger ?
Il soupira, se leva et rejoignit Julia.

...

M -5
Le lendemain, au SGC, John était en train d’écrire le rapport de sa dernière mission. Il n’y avait pas d’exploration prévue pour lui pendant cette semaine. Il soupçonnait le général d’en être responsable. Tout ça à cause de son mariage. Comme s’il avait besoin de rester inactif. Franchement, la paperasse, c’était pire que tout.
Le général pensait bien faire en lui laissant un peu de répit. Mais tout ce calme lui mettait les nerfs à vif.
Il fut brusquement tiré de ses pensées par quelqu'un qui frappait à la porte.
_Oui, entrez.
C’était Mitchell, il se contenta de passer la tête par l'entrebâillement.
_Nous avons des invités. Le général nous attend en salle de briefing.
_Partez devant, j’arrive.

John entra dans la pièce, tout le monde était déjà installé.
_Asseyez-vous, colonel, dit Landry.
John s’avançait vers la table quand il se figea. Carter qui avait vu sa réaction, lui demanda :
_Quelque chose ne va pas, colonel ?
John se reprit immédiatement :
_Si, tout va bien. Puis se tournant vers les arrivants : que faites-vous ici ?
C’est le général qui prit la parole :
_C’est justement la question que j’allais leur poser.
_Attendez, les interrompit Mitchell. Je vais sûrement avoir l’air idiot mais... vous vous connaissez ?
C’est John qui répondit :
_Voici Teyla Emmagan, chef des athosiens, le docteur Rodney McKay et le docteur Carson Beckett, ils viennent d’Atlantis.
_D’accord, j’y vois plus clair maintenant. Que faites-vous si loin de votre galaxie ?
_Nous sommes venus demander au colonel Sheppard de revenir sur Atlantis.
_Votre expédition a déjà un chef militaire, objecta le général. Et puis le colonel Sh...
Il fut interrompu par le scientifique.
_Mais ce type est un vrai désastre ! s’énerva Rodney. Ecoutez, depuis qu’il est là, nos rapports se sont dégradés avec la plupart de nos alliés...
_Dr McKay, vous devez savoir que le colonel a d’autres obligations sur Terre mais libre à vous d’essayer de le convaincre, si ça vous amuse. Après tout, vous avez le reste de la semaine pour ça. Colonel Sheppard, occupez-vous de vos amis, ordonna le général avant de sortir de la pièce avec Mitchell et Carter.
Rodney continua :
_Colonel, vous devez absolument reprendre votre place sur Atlantis.
_Je suis content de vous voir aussi, Rodney, dit John avec un sourire charmant. Ça m’avait manqué de ne plus vous entendre râler.
_Allez-y ! Continuez de vous moquer mais...
_Rodney, arrêtez, le coupa Carson. Nous en parlerons plus tard. Nous sommes tous heureux de vous revoir colonel.
John sourit.
_Venez, nous allons vous trouver un endroit pour vous loger. Ce n’est pas aussi joli qu’Atlantis mais il y a tout le confort.

Quand ses amis furent installés, John s’excusa. Il voulait être seul. Il avait vraiment besoin d’être seul.

Dans ses quartiers, il ouvrit le tiroir de son meuble de chevet et en sortit une feuille pliée. Le papier était abîmé. Il l’avait lue tant de fois, cette lettre. Il aurait tellement voulu y voir autre chose que ce que Teyla avait écrit. C’étaient les seules nouvelles qu’il avait eu d'elle en deux ans. La seule réponse aux lettres qu’il lui avait envoyé. Elle était arrivée par le Dédale juste après la mort de son père.
Il ne savait toujours pas pourquoi il l’avait conservée. La dernière fois qu’il l’avait lue, c’était juste avant de faire sa demande à Julia. Après, il l’avait chiffonnée et jetée à la poubelle avant de sortir de la pièce comme pour tracer un trait définitif sur son passé.
Une fois dans le couloir, il avait été pris de remords. Il était venu récupérer la lettre, l’avait soigneusement défroissée et rangée dans le tiroir. Elle n’en était plus sortie.

John s’assit sur son lit, déplia la feuille et relut la lettre :

John,

Je suis désolée de ne pas avoir répondu plus tôt à tes lettres mais j’ai été très occupée ces temps-ci.
Beaucoup de choses ont changé sur Atlantis depuis ton départ.
J’ai longtemps hésité avant de t’écrire.
Ce que je vais te dire n’est pas facile à avouer, surtout après ce que nous avons vécu ensemble. Je suis désolée de la peine que cela va te faire.
Je suis tombée amoureuse de quelqu’un d’autre. Un membre de l’expédition et nous allons nous marier dans trois jours.
J’espère que tu pourras un jour me pardonner de ne pas t’avoir attendu.

Comme toutes les fois où il avait lu cette lettre, John se demandait qui pouvait bien être cet homme. Le mari de Teyla. Il y avait longtemps réfléchi mais il ne voyait pas qui aurait pu être proche d’elle à ce point. Mais maintenant qu’elle était là, il pouvait toujours lui demander.


Quelqu’un frappa à la porte de la chambre de Teyla, c’était Beckett. Un instant elle avait espéré que ce serait John.
_Je peux entrer ?
_Oui, où est le Dr McKay ?
_Sûrement parti tenter sa chance auprès du colonel Carter.
Comme elle restait silencieuse, Carson s'inquiéta :
_Teyla, tu vas bien ?
_Ça va très bien, Carson.
_Je te connais, Teyla. Je vois bien que ça ne va pas. Tu peux m’en parler, si tu veux.
Elle inspira puis commença :
_Je ne pensais pas que ce serait aussi dur de le revoir. Il ne m’a même pas regardée. C’est comme si j’étais transparente.
_Je pense qu’il était surpris de nous voir. Tu trouveras bien un moyen de lui parler. On ne repart que dans quelques jours. Ça nous laisse du temps pour le convaincre.
_Oui, mais c’est de ma faute s’il est resté ici. Je ne suis même pas sûre qu’il voudra m’écouter.
Carson la prit dans ses bras.
_Tu y arriveras. J’en suis persuadé.
_Merci, Carson. Tu as toujours été là pour moi.
_Et je serai toujours là. Je pars à la recherche de Rodney. Repose-toi, je vais revenir.

Donc voilà la suite.

Dans le couloir qui le menait, du moins l’espérait-il, jusqu’au laboratoire du colonel Carter, Carson repensait à ce qui s’était passé après le départ de Sheppard.
Il avait emmené Teyla sur le continent et au moment de rentrer sur Atlantis, il l’avait trouvée en larmes. Inquiet, il lui avait demandé ce qui n’allait pas.
_Oh ! Rien Dr Beckett. Ça va aller, je vous assure.
_Ne dites pas de bêtises, Teyla. Je vois bien que ça ne va pas.
Il s’était assis à côté d’elle et avait passé un bras protecteur autour de ses épaules. Elle avait posé sa tête sur l’épaule du médecin.
_C’est à cause du départ de John, n’est-ce pas ?
_En partie. Il m’a demandé de venir avec lui et de l’épouser... et j’ai refusé. Pourtant je l’aime mais... je ne peux pas quitter mon peuple... Je m’en veux... il avait l’air si désespéré. Et maintenant, il est parti.
_Il reviendra. Son absence n'est que temporaire, avait dit Carson pour la consoler.
Elle avait pleuré longtemps. Carson l'avait gardée dans ses bras jusqu’à ce qu’elle se calme et ils étaient rentrés sur Atlantis.
La vie dans la cité avait repris son cours, sans John. Même si elle ne se plaignait pas, Carson remarquait que, souvent, Teyla n’allait pas bien. Quand c’était le cas, il trouvait toujours un moyen de l’aider à oublier ses idées noires.
Et puis...

Et puis, il entendit la voix de Rodney. Apparemment, il avait raison. McKay était avec le colonel Carter. La discussion avait l'air sérieuse.

_Nous avons encore le temps de le faire changer d’avis, disait Rodney.
_Il ne viendra pas, McKay.
_Et pourquoi ça ?
_Il va se marier samedi.
Ils se retournèrent vers Carson qui venait de s’écrier :
_Se marier !!! Mais comment ça ? Avec qui ?
_Une femme charmante qui s’appelle Julia Emerson, elle est médecin et ils s’aiment. Alors il ne viendra pas sur Atlantis.
Les deux hommes se regardèrent stupéfaits. Sheppard allait se marier.
_N’en parlez pas à Teyla, dit Carson.
_Pourquoi ? demanda Sam.
_Ça la bouleverserait et elle n’est pas encore en état de subir un choc émotionnel.
_Carson, elle finira bien par l’apprendre, objecta McKay.
_Il faut la ménager, Rodney.
_Je le sais bien, alors comment allons-nous le lui dire ?
_Me dire quoi ?
Teyla se tenait là, dans l’encadrement de la porte.
_Teyla... Je t'avais demandé de te reposer, tenta Carson.
_Me dire quoi ? insista-t-elle.
_Rien d’important. Ça peut attendre, dit Rodney.
_Je veux savoir ! Maintenant !
Les deux hommes se regardèrent.
_Le colonel Sheppard doit se marier samedi, dit Rodney.
La voyant pâlir, Carson se précipita.
_Viens t'asseoir, Teyla.
Elle le repoussa.
_Je ne suis pas en sucre, Carson. Je vais bien. Je vais juste... retourner dans ma chambre... J’ai besoin d’être seule.
_Je t'accompagne, dit Carson.
_Non ! J’arriverai à retrouver le chemin.
Le Dr Beckett n'insista pas, il savait qu'elle avait besoin de temps pour digérer cette nouvelle. Il irait la voir plus tard. Teyla quitta la pièce.
Comme aucun des deux hommes ne semblait décidé à lui expliquer la situation, Sam demanda :
_Que se passe-t-il ? Qu'est-ce qu'elle a ?
Rodney regarda Carson comme pour demander la permission de tout révéler à Carter. Le médecin acquiesça alors McKay lui raconta brièvement :
_Il y a deux ans, Sheppard a demandé à Teyla de l’épouser et de venir sur Terre. Elle a refusé. Sheppard ne vous en a pas parlé ?
_Il ne parle jamais d'Atlantis sauf quand c'est absolument nécessaire. Et même dans ces cas-là, ça reste strictement professionnel et il ne dit rien de plus que ce qu'on lui demande. Mais après ce que vous venez de me raconter, je comprends mieux pourquoi...
_C’est dommage que Teyla ait appris la nouvelle de cette façon. Elle n’avait pas besoin de ça... continua Rodney.
_Je ne vous connaissais pas ce petit côté protecteur, McKay, plaisanta Sam avec un sourire.
_Vous savez, Teyla fait partie de la famille, se justifia le scientifique.

Quelqu'un frappa à la porte, c'était un militaire qui cherchait le docteur Beckett. Teyla était à l'infirmerie, elle avait eu un malaise.

...

V'là une p'tite suite.


Il allait se marier. La lettre avait été plus efficace que ce qu'elle avait espéré en l'envoyant. Il n'était pas rentré et, en plus, il avait refait sa vie. Une vie où elle n'avait pas sa place. A quoi bon lui avouer la vérité maintenant. Il ne voudrait jamais abandonner cette femme. Si elle lui disait tout, ça ne ferait qu'empirer les choses. Il ne lui pardonnerait jamais ce qu'elle avait fait. C'était fichu. Elle l'avait vraiment perdu.
Teyla avait pensé être capable d’aller seule jusqu’à sa chambre. Mais elle n’en était plus si sûre. Elle ne se sentait pas bien. La douleur était revenue. Ça faisait des mois qu'elle n'avait pas eu mal à ce point. Elle en avait des vertiges. Elle serrait les dents, s’arrêta et posa sa main sur le mur du couloir pour ne pas tomber. Sa vue se troublait. A travers un brouillard, elle vit un homme s’approcher. Elle ne se souvenait plus de son nom mais elle l’avait vu à son arrivée. Il lui parlait mais elle ne comprenait pas ce qu’il disait.

En fait, l'homme en question, c’était Cameron. Du bout du couloir, il l’avait vue tituber puis s’appuyer au mur. Inquiet, il s’était alors approché d’elle.
_Ça ne va pas ?
Elle le regardait mais ne semblait pas le voir. Quand elle s’écroula, il eut juste le temps de la rattraper dans ses bras. Il l’emmena rapidement à l’infirmerie.

Teyla sortit de l’inconscience une demi-heure plus tard. Une infirmerie. Encore, se dit-elle. Puis elle se souvint de la douleur qu'elle avait ressentie. Avec précaution, elle remua ses membres et poussa un soupir de soulagement.
Carson et Rodney étaient là, près d'elle, ainsi que l’homme qu’elle avait croisé dans le couloir.
_Je savais bien que nous n'aurions pas dû l'emmener. Elle n'est pas encore totalement guérie...
_Carson, elle est notre principal atout pour convaincre Sheppard de revenir. En plus, vous pensez vraiment qu'elle nous aurait laissés venir ici sans elle ?
Carson remarqua soudain que Teyla les regardait.
_Teyla. Comment te sens-tu ? demanda Carson.
_Mieux... Qu'est-ce qui m'est arrivé ?
_D'après les examens rien de bien grave.
_Pourtant la douleur était bien là.
_Je le sais... Je ne peux pas te promettre que ça ne se reproduira plus. Mais tout ira bien. Le plus dur est derrière toi. Je te l'ai déjà dit.
Carson tenait sa main et lui caressait les cheveux d'un geste tendre.
_Je suis désolée. Je n’aurais pas dû venir. Je suis plus un poids qu...
_Chut... Tu n'as pas à t'excuser, Teyla. Tu as ta place dans cette mission, peut-être même plus que Rodney et moi.
Teyla sourit à Carson puis se tourna vers Mitchell.
_C’est vous qui m’avez aidée ? Je vous en remercie.
_C'était un plaisir. Mais je vous en prie, appelez-moi Cameron. C’est mon prénom.
_Eh bien ! Merci Cameron.
Ils se sourirent. Puis Cameron lui demanda :
_Voulez-vous que j’aille chercher, le colonel Sheppard ?
_Non, s’il vous plaît, ne lui dites rien. Ça ne le regarde pas, répondit Teyla.
_Comme vous voulez.
_Tu devras bien lui dire un jour, objecta le médecin.
_Peut-être, mais pas maintenant, Carson. En plus, je ne suis pas sûre que ça nous aiderait à le convaincre.
Teyla se tut un instant puis demanda :
_Je voudrais retourner dans ma chambre.
_Pour ça, tu devras patienter encore un peu...
_Carson, s'il te plaît. J'ai passé plus de temps dans une infirmerie que n'importe qui dans cette pièce. J'aimerais vraiment sortir d'ici.
_C'est entendu, acquiesça le médecin après un instant de réflexion. Mais je t'accompagne cette fois.
Cameron, qui ne comprenait pas toute la conversation, proposa :
_Ce qu'il vous faut, c'est un peu d'air frais. Que diriez-vous d'une promenade sur Terre ? Si le docteur Beckett est d'accord, naturellement.
_D'accord, mais pas avant demain, dit Carson. Aujourd'hui, elle doit se reposer.
_Alors, à demain. Merci encore, Cameron.
Teyla se leva doucement et sortit de l'infirmerie soutenue par le Dr Beckett.
_Je suis d’accord avec le colonel Mitchell. Un peu d’air frais te fera du bien.
_Je pense aussi que j’en ai besoin. En plus, j'ai vraiment envie de voir autre chose de cette planète que ces murs gris.

Au moment où, ils arrivaient près des quartiers de Teyla, ils croisèrent John.

Cela n'avait duré qu'un instant, mais Carson avait cru voir quelque chose dans le regard de Sheppard. De la jalousie ? Si c'en était, cela ne pouvait signifier qu'une chose : il avait encore des sentiments pour Teyla. Ils avaient donc une chance de le ramener sur Atlantis. Du moins, Carson l'espérait, pour l'avenir de l'expédition et pour Teyla.

John s'arrêta. Il était surpris de voir Teyla accrochée au bras du Dr Beckett. Puis l'évidence s'imposa à lui : c'était Carson le mari de Teyla. C'était logique après tout. Les seuls membres de l'expédition dont Teyla était réellement proche, c'étaient lui, Ford (mais on ne savait toujours pas où il était), Rodney (qui n'avait d'yeux que pour Elisabeth) et Beckett. C'était donc ça, elle avait épousé le médecin d'Atlantis. A cette pensée, il sentit une bouffée de jalousie monter en lui ainsi qu'une furieuse envie de frapper Beckett. Il serra les poings. Il devait absolument se reprendre. Teyla et Carson ne devaient pas voir son trouble. Il inspira profondément, se composa un sourire de circonstance et demanda :
_Teyla, tu es bien installée ?
_Très bien. Merci John. Carson m’accompagne justement à ma chambre.
_Oui, elle était un peu... égarée, poursuivit le médecin, mal à l'aise.
_Je peux peut-être prendre le relais. J’aimerais te parler Teyla.
Carson la regarda pour voir si elle était d'accord. Il était un peu inquiet à l'idée de la discussion qu'elle allait avoir avec Sheppard mais il savait que c'était inévitable.
Teyla acquiesça.
_Dans ce cas, je vous laisse. Je viendrai te voir plus tard.

Tandis que Carson s’éloignait, un silence pesant s’installa.
_Je croyais que tu voulais me parler, commença Teyla.
_Je voulais te demander quelque chose, mais je viens d'avoir ma réponse.
_Nous ne nous sommes pourtant encore rien dit. Alors c'était quoi ?
_Je viens de me rendre compte que je me suis trompé en te présentant.
_Trompé ? Qu'est-ce que tu veux dire ? Je ne comprends pas.
_Je n'aurais pas dû dire Emmagan mais plutôt Beckett, apparemment.
_Quoi ?
Il poursuivit.
_Cette erreur vient probablement du fait que, dans ta lettre, tu as oublié de préciser son nom, lâcha-t-il avec amertume. Tu n'as pas été longue à me remplacer, en tout cas. A moins que tu n'aies pas voulu me suivre pour rester avec ton cher...

Il ne put finir sa phrase, Teyla venait de le frapper. Ce n'était pas une gifle, comme l'aurait fait n'importe quelle fille de la planète, mais un vrai coup de poing. Il fut un instant étourdi par le choc. Il porta la main à sa joue. Il avait pris le coup en pleine pommette. Elle ne l'avait pas raté. Il la regarda dans les yeux et y vit de la colère.
_Ne me parle plus jamais comme tu viens de le faire ! Tu n'as pas la plus petite idée de ce que j'ai vécu depuis ton départ !
_Et toi, tu sais ce que j'ai ressenti quand j'ai lu ta lettre ? Cette fameuse et courte lettre dans laquelle tu me disais que tu en aimais un autre et que tu allais l'épouser, lui cria-t-il en retour.
_Apparemment, tu t'en es bien remis puisque tu vas te marier.
_Qui... qui t'a dit ça ? bégaya-t-il.
_Peu importe, répondit-elle en haussant les épaules. Maintenant, si tu veux bien, je vais aller me reposer. A plus tard, John.

Teyla entra dans sa chambre sans lui laisser la possibilité d'ajouter quoi que ce soit et ferma la porte. Elle s'y adossa et se laissa glisser au sol, en larmes.

John allait frapper à cette porte mais sa main resta en suspens. Il aurait voulu s’excuser. En venant voir Teyla, il n’avait pas eu l’intention d’être odieux.
Mais quand il l’avait vue accrochée au bras de Beckett... Ça avait été plus fort que lui. Il avait bien mérité ce coup de poing.
Qui avait bien pu lui dire qu’il allait se marier ? Ç’aurait été à lui de le faire, pas à un étranger.
John laissa retomber son bras. Teyla ne voudrait pas lui pardonner ses paroles maintenant de toute façon. Alors, il soupira et s’éloigna.

Une p'tite suite.


Carson entra dans la pièce. Teyla était allongée sur le lit. La croyant endormie, il allait sortir mais, elle ouvrit les yeux et l'appela :
_Carson... reste, s'il te plait.
_Je pensais que tu dormais, dit-il en prenant une chaise pour s'asseoir à son chevet.
_Je n'y arrive pas.
Il remarqua alors ses yeux rougis. Elle avait pleuré.
_Comment s'est passée ta conversation avec le colonel ?
_Mal... On s'est fait tous les reproches possibles. Il me croit mariée avec toi, dit-elle avec un sourire douloureux. On s'est mis en colère et je l'ai frappé.
Après un silence, Teyla continua :
_Carson, je suis désolée. Ça ne va pas nous aider à le convaincre.
_Tu n'as rien à te reprocher, Teyla. Nous trouverons bien un moyen. Tâche de dormir, maintenant.
D'un geste familier, il déposa un baiser plein de tendresse sur son front.

John entra dans sa maison sans bruit. Julia, qui l'attendait, arriva près de lui. Elle allait l'embrasser quand elle remarqua l'ecchymose sur sa pommette gauche.
_Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu t'es battu ?
_J'aurais préféré, répondit-il d'une voix morne.
_Qu'est-ce qui ne va pas ?
_Rien. Tout va bien.
_Ne racontes pas de bêtises. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que quelque chose cloche.
Comme John se taisait, elle insista avec douceur :
_Tu sais bien que tu peux tout me dire.
John la regarda un long moment, puis :
_J'ai juste revu trois vieux amis.
_Ce sont eux qui t'ont frappé ? demanda-t-elle pince-sans-rire.
_On peut dire ça. Mais je l'ai bien cherché.
_Ah oui ? Explique-moi ça.
_C'est un peu compliqué.
Il hésita un long moment avant de lui avouer :
_Ils viennent d'Antarctique.
Julia aurait voulu lui poser des questions mais c'était la première fois qu'il lui parlait de ça et elle ne voulait pas le brusquer.
John continua lentement.
_On a fait équipe ensemble. On s'entendait plutôt bien. Mais mon départ a tout changé. Et puis, ils vont repartir dans quelques jours.
_Quel est le vrai problème ? Qu'ils soient venus ou leur départ ?
_Eh bien, peut-être un peu des deux. Ça remue tellement de souvenirs...
_Est-ce que tu veux les inviter à notre mariage ? demanda-t-elle avec douceur.
_Ce n'est pas la peine, ils seront déjà repartis.
_C'est dommage, j'aurais aimé les rencontrer. Tu peux peut-être leur dire de venir manger un soir. Comme ça, tu pourras discuter avec eux du bon vieux temps et moi je les rencontrerai. C'est tellement rare.
_Qu'est-ce qui est rare ?
_De faire la connaissance d'amis que tu as rencontré avant d'être posté ici, dit-elle avec un petit sourire auquel il répondit maladroitement. Alors, tu leur demanderas ?
_Oui, mais je ne te promets rien. On s'est un peu emporté aujourd'hui.
Julia entoura les cou de John de ses bras et l'embrassa.
_C'est une bonne occasion de tenter une réconciliation, conclut-elle.

Leur conversation la fit réfléchir. Des amis d'Antarctique arrivaient et John se mettait à en parler. Bien sûr, il n'avait pas dit grand-chose mais c'était un début. Elle venait d'en apprendre plus en dix minutes qu'en plusieurs mois de vie commune.
Il s'était accroché avec ses amis au point de se faire frapper. S'ils venaient d'Antarctique, elle aurait peut-être l'explication du mutisme de John quand il en était question. Julia brûlait de lui poser des questions mais elle n’osait pas, pas encore. Elle ne voulait pas le blesser. Après tout, elle aurait sûrement des réponses lors de ce dîner. S'il avait lieu.

M -4
Au SGC, John tournait en rond. Cette faveur du général était un cadeau empoisonné. S’il était parti en mission, il n’aurait pas craint de rencontrer Teyla à chaque instant dans les couloirs. Ça lui aurait occupé l’esprit, il n’aurait pas ruminé toute cette histoire. Alors que là, il était resté enfermé dans ses quartiers une partie de la matinée pour trouver un moyen de s'excuser.
Julia lui avait demandé d'inviter Rodney, Carson et Teyla.
Teyla et Julia.
Ensemble.
Dans la même pièce.
Il n’arriverait jamais à faire semblant de ne rien ressentir pour Teyla. Il avait l’impression d’être transparent en ce moment. Julia remarquait tout. Il ne voulait pas lui causer de peine. Il l’aimait. C'était différent de ce qu’il ressentait pour Teyla mais il l’aimait. Il voulait vraiment l’épouser et il ne ferait rien qui pourrait gâcher ça. Il ne pouvait pas lui expliquer ce qui s’était réellement passé entre lui et Teyla. Parler d'elle, à qui que soit, était trop dur pour lui. Alors le dire à Julia. Elle semblait avoir assez de doutes en ce moment sans en rajouter.

Ses pensées furent brusquement interrompues.
On frappait à la porte.
C’était eux. Carson, Rodney et Teyla.

...

_Vous venez encore essayer de m’enrôler, dit John d’une voix lasse.
_Ecoutez, colonel, nous avons vraiment besoin de vous, commença Carson. Nous ne serions pas venus si ça n’avait pas été le cas. Étant donné la quantité d’énergie que cela demande, vous imaginez bien que le Dr Weir n'aurait pas...
_Dr Beckett, n’insistez pas. Vous connaissez mes raisons. Vous pensez vraiment que je peux planter Julia au pied de l’autel pour partir dans une autre galaxie sans même pouvoir lui dire la vérité ?
_Nous devons absolument nous débarrasser du colonel Harper. Mais si c'est pour qu'ils nous en mettent un du même genre... La meilleure solution serait que vous reveniez, dit McKay.
_N’insistez pas, Rodney, dit John calmement.
_Mais bon sang Sheppard, ce type est une vraie calamité. Il nous a brouillé avec la plupart des peuples de la galaxie. En plus c’est de sa faute si Teyla a été blessée, dit Rodney avec véhémence.
_Rodney !!! voulut l’interrompre Teyla.
Mais c’était trop tard la phrase était lancée. John les regarda sans comprendre.
_Tu as été blessée ? Quand ? Pourquoi personne ne m'a prévenu ?
Teyla était contrariée, elle ne voulait pas qu’il l'apprenne maintenant. Elle n'était pas prête.
_Je vais très bien, John. Ce n’est pas la peine d’en parler.
_Que s’est-il passé ?
_J’ai dit que je ne voulais pas en parler. C'est clair ?
Teyla s’énervait, elle ne voulait rien lui dire. Elle était bien trop fière pour ça. John la connaissait suffisamment pour savoir ça. Alors il n’insista pas. Il pourrait toujours demander à Beckett, plus tard. Il continua donc :
_Quoi qu'il en soit, je ne reviendrai pas sur Atlantis.
_Mais... protesta Rodney.
_Le sujet est clos.
Il hésita un instant puis continua :
_Julia veut vous inviter à manger demain soir pour vous rencontrer. Est-ce que vous êtes d'accord ?
Ses trois amis se regardèrent et Carson répondit :
_Nous viendrons.
_Oui ça nous permettra de discuter du bon vieux temps, ironisa McKay.
Soudain, Teyla dit :
_Je m'en vais, Carson. Le colonel Mitchell m'attend. A plus tard.
Elle lança un regard étrange en direction de John et sortit.

En fait, elle était en avance mais elle ne supportait plus rester dans cette pièce. Être près de lui, sans pouvoir le toucher ou l'embrasser comme avant, était un vrai supplice. Un repas chez John et sa fiancée, c’était bien la pire chose qui pouvait lui arriver. Heureusement Carson serait là. Et Rodney aussi. Depuis qu’elle avait été blessée, il était devenu très protecteur. (A l'échelle McKay, évidemment.) Elle s'était souvent demandé pourquoi il était devenu comme ça avec elle. Peut-être parce que c’était lui qui l’avait ramenée sur Atlantis alors qu’elle était inconsciente. Elle ne se souvenait pas de ça mais Carson le lui avait raconté un jour où elle était agacée par l’attitude du scientifique.
Elle soupira et se dirigea vers ses quartiers, elle devait se préparer.

Pendant ce temps dans la pièce, John demandait :
_Alors ? Maintenant qu’elle n’est plus là, vous allez me dire ce qui s’est passé.
_Parce que ça vous intéresse ce qui se passe sur Atlantis ? railla Rodney.
_McKay ! J’ai le droit de savoir ce qui lui est arrivé.
Ils criaient.
_Vous avez perdu ce droit quand vous l’avez laissée pour rentrer sur Terre.
_Mon père était mourrant !
_Vous auriez pu revenir après son décès ! Qu’est-ce qui vous en empêchait ?
John lui lança un regard glacial.
_Ce qui m'en empêchait ? Vous vous fichez de moi Rodney !
_Absolument pas. De quoi parlez-vous ?
_Mais... de son mariage.
_Quel mariage ? Teyla n'est pas mariée.
_Mais et... dans sa lettre, elle... elle me disait qu'elle allait se marier...
John, abasourdi, regardait tour à tour un Carson à l'air désolé et Rodney tout aussi perdu que lui. Il dut s'asseoir pour encaisser le choc.
_Je ne comprends pas, continua-t-il. Pourquoi a-t-elle fait ça ?
Carson, qui était jusque là resté silencieux, se dit qu'il était temps pour lui de prendre la parole.
_C'est à elle de vous expliquer ça. Mais, ne lui en veuillez pas colonel. Tout ce qu'elle a fait, c'était par amour pour vous.
John ne comprenait pas.
_C'est par amour pour moi qu'elle m'a écrit qu'elle en aimait un autre ?! demanda-t-il d'une voix douloureuse.
_Elle avait ses raisons... Allez la voir, colonel. Même si vous décidez de ne pas revenir sur Atlantis avec nous, vous ne devez pas la laisser repartir sans que tout soit clair entre vous.
_Je... je voudrais rester seul, balbutia John.
Carson acquiesça et sortit en emmenant un McKay médusé par ce qu'il venait d'entendre. Dans le couloir, Rodney demanda :
_C'est quoi cette histoire de lettre... et de mariage ? Pourquoi je ne suis jamais au courant ?
_Calmez-vous, Rodney. Je suis la seule personne à qui Teyla en a parlé.
_Et pourquoi ça ? ...
Ils s'éloignèrent dans le couloir en continuant cette "discussion".

Pendant ce temps, John n'avait pas bougé de sa chaise. Il n'en revenait pas. Teyla n'était pas mariée.
Pourquoi lui avait-elle menti ?
Beckett avait dit que c'était par amour pour lui. Il eut un petit rire qui ressemblait davantage à un sanglot. Sa gorge était nouée.
Elle l'aimait.
Elle l'aimait et elle avait voulu le tenir éloigné.
Pourquoi ?
Est-ce que c'était à cause de cette blessure ?
Avec tout ça, il n'avait pas eu de réponse à ce sujet. S'il voulait savoir, il devrait demander à Teyla. Ça n'allait pas être facile s'ils continuaient à s'éviter.

Mitchell était venu chercher Teyla à l’heure dite. Ils étaient maintenant en route pour Colorado Springs. Il voulait lui montrer la ville.
_Cela va vous faire du bien de vous promener.
_Mais je vais bien, je vous assure, dit-elle sur la défensive.
_Je sais que vous vous remettez de blessures. J'ai entendu le Dr Beckett qui en parlait au Dr Lam.
_Je vais mieux. Je suis prête à repartir en mission. J’attends juste l’accord de Carson.
_Je sais ce que c’est. Il m'est arrivé la même chose que vous, il y a quelques années. Le chasseur que je pilotais s'est crashé. J’ai passé des mois dans un hôpital. Tout comme vous, les médecins pensaient que j’avais très peu de chances de remarcher un jour. Ce que je veux vous dire, c’est que je sais ce qu’il vous faut.
_Ah oui ? dit-elle méfiante. Et que me faut-il ?
_Vous avez besoin de vous changer les idées. C’est pour ça que je vous emmène en promenade. Vous verrez, il n'y a rien de tel pour retrouver le moral.
_Je ne suis pas sûre que ça suffise. C’est devenu plus difficile de garder le moral ces jours-ci.
_A cause de Sheppard ?
_C'est aussi Carson qui vous a dit ça ? demanda-t-elle, stupéfaite.
_Non, il n'en a pas eu besoin, répondit Cameron en souriant.
_Que voulez-vous dire ?
_Oh voyons ! J’ai remarqué la façon dont Sheppard vous regarde. Je commence à bien le connaître. Il a beau tenter de cacher ses sentiments, c'est trop flagrant. Qu’y a-t-il eu entre vous ? s'enquit Cameron avec douceur.
Teyla le regarda un long moment, elle se demandait si elle pouvait lui faire confiance. Elle finit par décider que oui. Après tout, il l'avait déjà aidée et il essayait encore de le faire.
_Il y a deux ans, on s’aimait. John m’a demandé de l’épouser. Il voulait que je le suive sur Terre mais je ne pouvais pas. Alors il est parti tout seul... Après son départ, j’ai été blessée et... Mais aujourd’hui, ça n’a plus d’importance. Il va se marier et je vais rentrer sur Atlantis.

Cameron ne sut pas quoi répondre. Il comprenait beaucoup de choses, à présent. Le silence de John concernant Atlantis. Son envie subite de rester sur Terre et cette espèce de tristesse qu’il affichait parfois sans raison apparente.
_Vous l’aimez toujours ? demanda-t-il finalement.
Elle hocha de la tête puis dit :
_N’en parlons plus. Vous vouliez me remonter le moral, alors où m’emmenez-vous ? dit Teyla avec un petit sourire que lui rendit Cameron.
_Je vous ai dit que c’était une surprise. Vous allez encore devoir attendre.

Cameron réussit à atteindre son but, ils passèrent un agréable moment. Ce jour-la, Teyla oublia ses problèmes. Elle rentra fatiguée mais heureuse d’avoir vécu ça. Elle le remercia d’un baiser sur la joue. Cette nuit-là, elle dormit relativement bien, ce qui ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps.


M -3
John marchait dans un couloir du SGC quand il croisa Teyla. Ils se regardèrent à la fois surpris et gênés de se trouver face à face. Mais ils savaient qu'ils ne pouvaient plus reculer.
_John, je dois te parler.
_Tu as raison.
Il regarda autour de lui à la recherche d'un endroit tranquille. Il l'entraîna dans une petite pièce et ferma la porte derrière eux en disant.
_Personne ne viendra nous déranger ici.
_Parfait, répondit Teyla sans trop de conviction.
Après un silence, John commença :
_Je t'ai crue mariée avec le Dr Beckett.
_Avec Carson ? demanda-t-elle en haussant les sourcils. Je ne suis pas mariée, John.
_Alors pourquoi m'as-tu écris cette lettre ? Je ne comprends pas.
_C'est compliqué...
_Nous sommes là pour ça, alors vas-y.
_En fait, ça a commencé peu de temps après ton départ. Nous devions aller en mission afin de vérifier une information. Un bruit courait selon lequel un vaisseau ruche se trouvait sur une planète. Mais, on nous a aussi prévenu que cette information venait vraisemblablement des geniis qui voulaient nous attirer dans un piège.
Le colonel Harper est quelqu'un de très méfiant et hautain, il n'a pas écouté les mises en garde...
La mission s'est très mal passée. Plusieurs militaires sont morts ce jour-là... Rodney pense que c’est à cause de l’entêtement du colonel. Moi, je ne me souviens de rien. C’est Carson qui m’a tout raconté.
En fait, c’était bien une embuscade... L’équipe était dans une situation désespérée... Le colonel a beaucoup attendu pour ordonner le repli vers la porte des étoiles. Mais quand il l’a fait, Rodney, qui ne me voyait pas revenir, a désobéi... Il m’a cherchée sous les tirs des geniis...
Il m’a trouvée à l’écart... J’étais inconsciente... et blessée...
Personne ne sait ce qui m’est réellement arrivé mais... d’après la gravité de mes blessures, Carson pense que le combat n’était pas loyal...
Rodney m’a ramenée sur Atlantis...
Je suis longtemps restée entre la vie et la mort... Et puis je me suis remise lentement...

Teyla parlait d’une voix hésitante et légèrement tremblante. John voyait combien c’était difficile pour elle de raconter tout ça. Il aurait voulu la prendre dans ses bras pour la réconforter et lui dire que tout ça n’avait pas d’importance. Mais il savait qu’ils avaient tous les deux besoin de cette confession. Alors il la laissa continuer.

_Mes blessures apparentes guérissaient mais... les coups que j’avais reçus m’avaient causé des lésions à la colonne vertébrale...
Quand j’ai eu assez de forces pour l’entendre... Carson m’a annoncé que j’avais peu de chances de remarcher...
C’est à ce moment que j’ai écris la lettre...
_Mais... pourquoi Teyla ? J’aurais pu être près de toi...
_Je ne pouvais pas t’imposer de vivre cet enfer.
_Tu n’aurais pas dû vivre cette épreuve toute seule.
_Je n’étais pas seule, John. Tout le monde, sur Atlantis, m’a aidé.
_Alors, eux pouvaient t’aider mais pas moi, dit John d’une voix douloureuse.
_Je ne voulais pas que tu te sentes obligé de rester avec moi à cause de mon handicap alors que tu pouvais avoir une vie normale.
Le voyant ouvrir la bouche, elle continua :
_Ne protestes pas, John. Je te connais bien. Tu as trop d’honneur pour laisser tomber les gens et je ne voulais pas qu’un jour tu te sentes prisonnier à cause de moi.
_Alors, tu as inventé cette histoire de mariage en te disant que ça me tiendrait éloigné de toi...
Il lui fallut plusieurs minutes pour encaisser ce que Teyla venait de lui dire. Il gardait la tête baissée et fixait le bout de ses chaussures. Les questions se bousculaient mais quand il la regarda à nouveau, il lui dit d’une voix inquiète :
_Tu vas bien, maintenant.
_J’ai fini par retrouver des sensations dans les jambes et à partir de là, il m’a fallu des mois pour remarcher.
_Pourquoi est-ce que personne ne m’a prévenu ?
_Au début, le Dr Weir pensait que tu avais assez de soucis avec ton père. Et quand j’ai retrouvé assez de lucidité, j’ai demandé à ce que tu restes dans l’ignorance.
_Mais... et après... quand tu allais mieux...
_Ça ne fait pas si longtemps que ça que je vais mieux... Je ressens parfois encore des douleurs. Mais c’est de plus en plus rare.
Après ça, la seule chose que John trouva à dire fut :
_Alors... tu m’aimais encore.
Ce n’était qu’un murmure.
Teyla détourna la tête un instant avant de plonger son regard dans celui de John.
_Je n’ai jamais cessé de t’aimer.
Ils se regardaient intensément. John se rapprochait doucement de Teyla.

Mais avant qu’ils n’aillent plus loin, elle lui dit :
_Ça n’a plus d’importance puisque tu vas te marier, et moi je vais rentrer sur Atlantis.

Le charme fut rompu. Teyla lui sourit mais des larmes brillaient dans ses yeux. Elle savait qu’elle ne pourrait plus les contenir longtemps, alors elle sortit.

John aurait voulu la retenir.
Mais pour lui dire quoi ?
Qu’il l’aimait aussi ?
A quoi bon ! Elle avait raison : quelle importance puisque la vie allait les séparer une nouvelle fois. Définitivement.

Après leur discussion, John s'était demandé si Teyla viendrait.
Mais finalement, elle était là.
C'était surréaliste. Teyla dans le foyer qu'il partageait avec Julia.
En dépit de ses efforts, il avait du mal à détacher son regard d'elle. Il la trouvait si belle.
Elle, par contre, évitait soigneusement de le regarder.

Il y avait une femme parmi les amis de John et c'était la seule qu'il tutoyait. Etrange.
Décidément, cette Teyla était aussi belle que silencieuse. Elle ne semblait pas être à l'aise.
Et John qui n'arrêtait pas de la regarder. De plus en plus étrange.
Malgré ça, Julia était de bonne humeur. Elle allait enfin en savoir plus sur la vie de John en Antarctique.
_Comment vous êtes-vous rencontrés ? demanda-t-elle.
C'est Carson qui répondit.
_Rodney et moi faisions déjà partie de la mission quand le major Sheppard a conduit le général O'Neill à la base. Compte tenu de ses... aptitudes particulières, le Dr Weir lui a demandé de rester.
_Quelles aptitudes ? s'enquit Julia, intriguée.
_Euh... Eh bien... Le colonel est... capable de piloter tout ce qui vole. Je peux vous dire que dans une base isolée comme la nôtre, c'est terriblement nécessaire.
_C'est pour ça qu'il est indispensable à cette mission, affirma McKay en insistant sur chaque syllabe.
_Rodney, ne remettez pas ça. Je vous ai déjà donné ma réponse, dit John avec une certaine gêne.
_De quoi parlez-vous ? voulut savoir Julia.
Elle fronçait les sourcils d'un air méfiant.
_Si nous sommes venus, c'est pour lui proposer de revenir... en Antarctique, répondit McKay.
Julia, contrariée, se tourna vers John.
_Tu comptais m'en parler à quel moment ?
_J'ai refusé alors il n'y avait aucune raison d'aborder le sujet. Et puis mes "compétences particulières" ne sont pas si exceptionnelles que ça. Vous trouverez facilement quelqu'un qui fera l'affaire.
_Ne dites pas de bêtises. Vous avez fait plus pour cette ci... mission et ses membres que quiconque. C'est vous le plus qualifié.
_Pour la dernière fois, Rodney, n'insistez pas. Je ne viendrai pas, rétorqua-t-il d'un ton sans réplique.
Voyant que McKay allait quand même répliquer, Teyla détourna la conversation vers un sujet moins risqué.
_Votre repas est excellent, Julia.
Elle avait insisté pour qu’elle l’appelle par son prénom.
_Merci, Teyla. Je suis heureuse que cela vous plaise.
Profitant de cette diversion, John s'enquit :
_Comment se porte ta famille, Teyla ?
_Ils vont aussi bien que possible.
_Et Jinto ?
Elle sourit.
_Il a beaucoup grandi. Tu lui manques.
_Qui est Jinto ? demanda Julia.
_C'est le... neveu de Teyla, l'informa John.

Ainsi, il connaissait assez Teyla pour avoir rencontré sa famille, se dit Julia. Elle ne savait pas si elle devait en être jalouse.
Elle se tourna vers le Dr Beckett.
_Quels genre de pathologies rencontrez-vous en Antarctique ?
_Oh, rien de bien extraordinaire. Je soigne les petits bobos, quelques engelures tout au plus.
John fit la grimace. Julia s’en aperçut et lui demanda :
_Pourquoi fais-tu cette tête ?
_Oh, pour rien, je me souvenais juste de l’une de ces «engelures » particulièrement hideuse.
Carson marmonna une excuse. Il savait que Sheppard parlait de l’insecte qui s’était accroché à son cou.
Julia regardait son fiancé en souriant légèrement.
_Ah oui ?... Tu ne me l’a pas montrée cette cicatrice, dit-elle en déposant un baiser sur les lèvres de John.
Voyant cela, Teyla se leva brusquement. Jusque là, elle avait réussi à prendre sur elle. Mais ce baiser, c'était plus qu'elle ne pouvait en supporter. Elle dit :
_Nous devons partir !
Tout le monde la regarda avec étonnement. Carson fut le premier à réagir.
_Teyla a raison, il est temps pour nous de rentrer à la base.
_Quoi ! Déjà ? demanda McKay la bouche pleine.
_Oui, Rodney. Rappelez-vous, on a promis de rendre la voiture à l’heure.
Rodney regarda tour à tour Beckett et Teyla. Croisant le regard suppliant de cette dernière, il répondit :
_C’est vrai. J’avais complètement oublié.

Après le départ précipité des amis de John, Julia resta pensive un long moment. Elle voulait mettre de l'ordre dans ses pensées.
Elle n'en avait pas appris tant que ça en fin de compte. Quelle étrange soirée !
Jusque là, John ne voulait pas parler de cette mission en Antarctique. Et maintenant, trois membres de cette équipe débarquaient de McMurdo pour lui demander de revenir et il ne lui en avait même pas parlé.
Mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait le plus.
Teyla.
Il la tutoyait mais vouvoyait les autres.
Il connaissait sa famille.
En plus, Julia avait bien remarqué les regards que John lui jetait. Avec regrets, elle songea qu'il ne l'avait jamais regardée comme ça.
Et puis, quand il lui avait parlé, il avait essayé de garder une voix neutre mais Julia avait ressenti l'émotion qu'elle contenait.
Une chose était claire pour Julia à cet instant : Teyla ne pouvait pas être seulement une collègue pour John. Il y avait autre chose entre eux. Quelque chose qu'il taisait depuis qu'elle essayait d’en savoir plus sur sa vie.
Il fallait qu'elle en ait le coeur net.
Elle devait avoir une conversation avec John.
Et le plus tôt serait le mieux.

Elle le trouva dans le salon. Il était sur le canapé et fixait un point dans le vide. Elle s’assit sur une chaise en face de lui.
_John ?
Elle dut répéter car il ne semblait pas l'entendre.
_John !
Il tourna la tête vers elle en s'apercevant soudain de sa présence.
_Il faut qu'on parle.
_Parler de quoi ?
_De tout ça. De ces gens, du fait que tu n'as jamais voulu me parler d'eux, de cette mission, d'elle...
_Par quoi veux-tu qu'on commence ?
_Tu peux peut-être m'expliquer pourquoi tu ne m'a pas dit qu'ils voulaient que tu partes avec eux.
_Je l'ai déjà dit. Écoute, on va se marier. Tu veux vraiment que je parte en mission en Antarctique sans savoir quand je reviendrai ? Je ne pouvais quand même pas accepter de partir.
_D’accord. Et pourquoi tu n’as jamais voulu me parler d’eux ou de cette mission.
_C’est une mission classée secret défense et ce que j’ai vécu avec ces gens y est tellement lié que je ne peux rien dire sans parler de l’expédition.
Il parlait d’une voix lasse.
_Et Teyla ?
_Teyla ?
Il savait qu’il ne pourrait échapper à cette explication. Il soupira puis :
_Que veux-tu savoir ?
_Que s’est-il passé entre vous ?
_Eh bien... Il y deux ans, nous nous aimions. Et puis quand j’ai appris que mon père était mourrant, le Dr Weir m’a proposé de rentrer aux États-Unis. J’ai demandé à Teyla de m’épouser et de m’accompagner. Mais elle a refusé. Alors je suis parti sans elle. De toute façon, ce n’était pas définitif. Du moins, ce n’était pas censé l’être.
Quelques mois plus tard, juste après la mort de mon père, j’ai reçu une lettre de Teyla. Elle me disait qu’elle aimait quelqu’un d’autre et qu’elle allait l’épouser.
_Elle a épousé un autre homme ?
_En fait, non. Elle voulait me tenir éloigné d’elle parce qu’elle avait été gravement blessée et qu’elle pensait ne pas en guérir. Elle avait peur que je me sente obligé de rester avec elle à cause de son état...
John ne la regardait pas.
_Est-ce que tu l’aimes encore ?
Il releva la tête. La question de Julia l'avait pris au dépourvu.
_Quoi ?
_Tu l’aimes ?
_Ecoute, je ne dis pas que ça ne m’a pas fait un choc de la revoir, mais c’est toi que j’aime maintenant. C’est toi que je vais épouser, pas Teyla, dit-il en lui prenant les mains.

Julia le regardait en fronçant les sourcils. Alors, pour la rassurer, John posa une main sur sa nuque et l’attira vers lui pour l’embrasser.
Après ce baiser plein de douceur, il lui fit un sourire, auquel elle répondit vaguement, il se leva et partit se coucher.

Julia resta sur sa chaise, elle ramena ses genoux contre sa poitrine et les entoura de ses bras. Des larmes se mirent à couler sur ses joues.
Il lui avait dit qu’il voulait l’épouser, qu’il l’aimait. Mais il n’avait pas dit qu’il ne ressentait plus rien pour Teyla. Elle savait qu’en dépit de ses déclarations, il aimait cette femme bien plus qu'elle. C'était pour ça qu'il ne lui avait parlé de rien avant d'y être forcé.
Julia ne pouvait aller se coucher près de John, dans leur lit, alors qu'il pensait à une autre. Elle n'en avait ni la force, ni le courage.
Alors elle s'allongea sur le canapé avec une couverture et s'y endormit.

M -2
Quand John se réveilla, il chercha Julia dans le lit. Elle n’y était pas. Elle était sûrement déjà levée. Il devait se préparer pour aller travailler.
Dans le salon, il la trouva endormie. Elle n’était donc pas venue se coucher avec lui. Leur conversation après le repas de la veille était sûrement la cause de tout ça.
Il remonta la couverture sur elle et la contempla quelques instants.
Il n’avait même pas réussi à dire qu’il n’aimait plus Teyla. Et pour cause, il l'aimait toujours.
Julia avait dormi là à cause de lui. Il s’était montré distant avec elle. Il l’avait juste embrassée et il était parti se coucher sans un mot pour elle. De toute façon, il n'aurait pas pu parler, il avait la gorge nouée.

En arrivant au SGC, John rendit visite à Rodney.
La veille, ses amis étaient partis précipitamment, il se doutait que le baiser de Julia en était la cause mais il voulait en avoir le coeur net. Et savoir comment allait Teyla après ça. Il ne pouvait pas lui en parler directement. Il était sûr que Carson ne lui dirait rien mais il arriverait bien à tirer quelque chose de McKay.

_Bonjour, Rodney. Qu’est-ce que vous faites ?
_Mes bagages, nous rentrons sur Atlantis.
_Quoi, aujourd'hui ? Mais... je croyais que vous ne partiez que demain.
_Nous devons rentrer tout de suite. Cela vaut mieux pour Teyla. Le repas d'hier n'était déjà pas une bonne idée. Rester plus longtemps lui ferait plus de mal que de bien. Elle a assez souffert, John.
_Je le sais, dit John à voix basse. A ce propos, Rodney, je voulais vous remercier.
_Me remercier ? Pourquoi ?
_J'ai appris la façon dont vous avez sauvé Teyla. C'était très courageux et très dangereux... et stupide aussi.
_C'est vous qui me dites ça ! Néanmoins, vous avez raison, c'était stupide et dangereux. Et si c'était à refaire.. je ferais exactement la même chose. Comme vous l'avez dit une fois : on prend soin les uns des autres.
Les deux hommes se sourirent puis Rodney continua :
_Vous ne comptez toujours pas changer d'avis ?
_Toujours pas, non.
_C’est pas grave, dit le scientifique qui n'en pensait pas un mot. Le général Landry a promis de nous envoyer un remplaçant avec le Dédale.
_Bon, eh bien, Rodney. Au revoir. Vous me manquerez.
_Vous nous manquez aussi, John.
Ils se serrèrent la main.
_Je vais aller voir Carson...
_Et Teyla, précisa McKay. Vous lui devez bien ça.
_Je n’avais pas l’intention de la laisser partir comme ça, Rodney.

John sortit et se dirigea vers les quartiers du médecin.
_Dr Beckett, j’ai appris que vous avez avancé votre départ alors je suis venu vous saluer.
_Oui, nous n’avons plus rien à faire ici... Je vous souhaite d’être heureux, colonel. Julia à l’air d’être une fille bien.
_Elle l’est. Bonne chance à vous et bon retour.
_Oh ! Vous savez, on sera vite rentrés.

Quand il eut salué Carson, John partit faire ce qui serait le plus dur pour lui : dire adieu à Teyla.
Devant sa porte, il fit une pose puis frappa.
_Entrez.
John ouvrit doucement la porte.
_C’est moi.
_John. Bonjour. Excuse-moi, j’ai encore des choses à faire. Nous partons bientôt.
_Je sais. C’est pour ça que je suis là. Je voulais te dire au revoir.
_Au revoir, dit-elle précipitamment.
_Teyla. Est-ce que tu m’en veux ?
Elle se redressa et lui fit face.
_T'en vouloir ? Mais pourquoi ? Je n'ai aucune raison de t'en vouloir. C'est moi qui t'ai dit de refaire ta vie... Je suis sincèrement heureuse pour toi. Julia a l’air très gentille.
_Teyla, je veux que tu saches que s'il n'y avait pas Julia, je serais rentré sur Atlantis.
_Je le sais, John... Eh bien... Au revoir.
Elle fit mine de se tourner vers ses bagages mais à ce moment-là John céda à la tentation. Il fit ce qu'il ce qu'il avait envie de faire à chaque fois qu'il se trouvait en présence de Teyla.
Il la prit dans ses bras et l’embrassa.
Il avait désespérément besoin d'elle, de la serrer contre lui, de la toucher, de sentir ses lèvres contre les siennes. Comme s'il était un homme assoiffé et elle une source fraîche. Cette étreinte était autant une déclaration qu'un adieu.
Teyla répondit à ce baiser avec autant de passion que lui.
Puis elle le repoussa. Ils étaient hors d’haleine.
_Je suis désolé... s’excusa-t-il. Je... je ne sais pas ce qui m’a pris.
_Ce n’est pas grave. Oublions ça. Je vais... continuer mes bagages... et tu vas sortir.
Teyla se détourna, faisant semblant de continuer de ranger ses affaires. Ses mains tremblaient et ses cheveux cachaient son visage.
John la regarda une dernière fois. Il savait qu’elle pleurait mais il ne pouvait pas la consoler.
Il n’en avait pas le droit.
Il avait Julia.
Ils allaient se marier.
Demain.
Il devait laisser partir Teyla. Alors, la mort dans l’âme, il sortit de la pièce et referma la porte derrière lui traçant un trait définitif sur son passé. Des larmes brillaient aux coins de ses yeux.

Dès qu’elle entendit la porte se fermer, Teyla tomba à genoux et sanglota. Elle aurait voulu le supplier de revenir.
Elle avait même songé, un court instant, à l'assommer pour pouvoir les traîner à travers la porte des étoiles.
Mais il y avait cette Julia. John ne voulait pas l'abandonner. Ahh ! Lui et son fichu sens de l'honneur ! Et pourtant, l'aimerait-elle autant sans cette qualité qui allait les séparer ?

Les trois membres d’Atlantis traversèrent la porte deux heures plus tard.

Après être allé voir Teyla, John avait marché tête baissée. Il ne tenait pas à croiser qui que ce soit. Il aurait été incapable de prononcer un seul mot. Sa gorge était nouée et les larmes lui brouillaient la vue.
Il s'était enfermé dans ses quartiers et n'en avait pas bougé de la journée.

John ne le savait pas mais Mitchell et Carter avaient fait en sorte qu'on le laisse en paix.
Ils étaient les seuls à être au courant pour son histoire avec Teyla. Ils s'étaient dit que s'il n'avait pas voulu leur en parler, pas besoin que toute la base se pose des questions en voyant sa tête. Les rumeurs circulaient déjà assez vite, elles n'avaient besoin de ça pour les alimenter.

Dans l'après-midi, Mitchell vint lui rendre visite.
Avec Sam, ils avaient parlé de la situation à Daniel et Teal'c. Ensemble, ils avaient décidé de faire quelque chose pour tenter de remonter le moral de John.

En entrant, Cameron vit sa mine défaite. Ça allait être plus dur que ce qu'il pensait.
_Vous allez bien ?
_Ça va...
_Ça se voit !
_Qu'est-ce que vous voulez, Cameron ?
_Ben, en tant que témoin du marié, j'avais prévu tout un tas de choses douteuses... Mais on peut se contenter d'aller boire quelques bières avec Carter, Jackson et Teal'c. Il est tout excité. C'est son premier enterrement de vie de garçon. Il n'a pas arrêté de m'en parler cette semaine. Vous savez que quand il s'y met c'est un véritable moulin à paroles, dit Cameron sur le ton de la plaisanterie.
Cela arracha à peine un sourire à John mais il était touché.
Cameron continua :
_Allez, venez ! Vous ne pouvez pas rester ici à vous morfondre. C'est mauvais pour le teint.
John accepta avec une sorte de résignation. De toute façon, il n'avait pas envie de rentrer chez lui maintenant.

Ils passèrent la soirée dans un bar de Colorado Springs. C'était un endroit assez tranquille. Ils étaient tous les cinq assis autour d'une table un peu à l'écart des autres.
John n'avait pas ouvert la bouche de la soirée. Il fixait le fond de son verre d'un air absent.
Sam posa la main sur son avant-bras en lui disant d'une voix inquiète :
_John, vous allez bien ?
Comme il ne réagissait pas, elle insista :
_John ?
Il la regarda alors comme s'il était surpris de la trouver là.
_Qu'est-ce qui se passe ?
_Vous allez bien ?
_Oui, très bien.
Elle était dubitative.
_Vous n'avez pas besoin de faire semblant, John. Nous sommes au courant pour vous et Teyla.
_Au courant ? Comment ?
_Vous n'étiez pas très discret quand vous la regardiez, dit Cameron avec un petit sourire.
Bon sang, était-il transparent à ce point ? Tout le monde semblait en savoir plus que lui à son sujet.
Sam continua avec douceur :
_Vous l'aimez à ce point ?
John la regarda un moment avant de répondre :
_Plus que je ne saurais le dire. Je... je pensais avoir fait une croix sur cette période de ma vie... sur Teyla. Mais quand je l'ai revue... tout m'est revenu en pleine figure.
_Julia est au courant ? demanda Daniel.
_Elle sait ce que j'ai vécu avec Teyla. Je lui ai raconté.
_Sait-elle aussi que vous aimez toujours Teyla ? s'enquit Teal'c.
_Je crois qu'elle s'en doute. Je n'ai pas réussi à lui en parler.
_Vous ne pouvez pas continuer comme ça, John. Vous devez lui en parler, conseilla Sam.
_Mais... le mariage...
_John, si vous aimez Teyla vous ne pouvez pas épouser Julia. Vous ne feriez que vous rendre malheureux tous les deux, continua-t-elle.
_Je... je ne sais pas ce que je dois faire.
Il semblait perdu. Il se sentait incapable de prendre une décision. S'il restait, il ne reverrait jamais Teyla. S'il partait, il rendrait Julia malheureuse. Sans parler du mariage annulé. Il ne voulait pas l'abandonner au pied de l'autel.
Aucune des deux solutions ne lui paraissait meilleure que l'autre.
Et pourtant, il se sentait enchaîné à cette planète alors qu'il ne souhaitait qu'une chose : la quitter pour rentrer sur Atlantis. Il avait l'impression de ne pas être à sa place sur Terre, d'être déraciné, en exil. Prisonnier de sa promesse.

Cameron lui dit :
_C'est à vous de décider. Mais faites vite, le Dédale part demain avec le nouveau chef militaire d'Atlantis. Je pense que si vous choisissez de nous quitter, le général Landry ne sera pas contre. Il ne raterait pas une pareille occasion de se débarrasser de vous.

Quand John rentra, Julia l'attendait. Il avait oublié de la prévenir qu'il sortait avec ses collègues.
_Où étais-tu ? Je me suis inquiétée.
_Mitchell m'avait organisé une petite fête, répondit-il d'une voix lasse.
_Je suppose que tes amis d'Antarctique étaient là. Comment vont-ils depuis hier ? Ils ont apprécié mon repas ?
_Ils sont repartis ce matin.
_En Antarctique ?
John hocha la tête en guise de réponse.
_Et toi, ça va ? demanda-t-elle en voyant son visage défait.
Il détourna son regard. Il était tenté de lui mentir mais Sam lui avait conseillé de dire toute la vérité. Elle avait raison, comme d'habitude, et puis il n'avait plus envie de donner le change, de continuer comme si tout allait bien alors il finit par répondre :
_Non, ça ne va pas.
_C'est à cause d'elle, n'est-ce pas ? Tu l'aimes encore.
Ce n'était pas une question. Julia savait tout, il n'en était pas surpris mais il demanda quand même :
_Comment le sais-tu ?
Elle haussa les épaules.
_Il fallait être aveugle pour ne pas remarquer la façon que vous aviez de vous regarder.
John tenta de se justifier.
_J'ai essayé. Je te jure que j'ai essayé d'ignorer tout ça. J'ai lutté contre mes sentiments. J'ai même passé la semaine à l'éviter dans les couloirs de la base. Mais quand je l'ai revue, tout ce que je ressentais pour elle a refait surface... Mais maintenant, c'est fini... Elle est repartie et j'ai peu de chances de la revoir un jour.

Il y avait tellement de chagrin dans le regard de John.
Julia ne supportait pas de le voir comme ça.
Elle aurait voulu le garder auprès d'elle. Mais elle l'aimait et, par dessus tout, elle voulait qu'il soit heureux. Si pour ça, elle devait le laisser partir afin qu'il puisse retrouver Teyla, eh bien...
Ça lui brisait le coeur mais elle ne pouvait pas le laisser souffrir. Alors tant pis pour elle, sa décision était prise.
_John, est-ce que tu peux encore accepter cette mission ?
Il la regarda sans comprendre.
_Julia... Je ne vais pas...
_Est-ce que tu peux, oui ou non ?
_Un transport part demain, dit-il d'une voix hésitante.
_Alors appelle le général et dis-lui que tu accepte.
Il fronça les sourcils.
_Non... Je ne peux pas t'abandonner... Et le mariage...
_Laisse tomber le mariage, John. Tu ne peux pas m'épouser alors que tu aimes Teyla... Je ne veux pas être la cause de ton malheur et sans elle, tu n'es pas heureux. Alors, pars ! Rejoins-la.

John hésitait toujours.
Comme il ne bougeait pas et la regardait bouche bée, Julia attrapa le téléphone et le lui tendit.
_Appelle le général !... Si tu ne le fais pas, je le ferai moi-même.
Alors John sortit de son état de stupeur, attrapa l'appareil et composa le numéro du général Landry.
_Mon général, c'est Sheppard. Désolé de vous déranger si tard.
_Abrégez, colonel ! Que se passe-t-il ?
_Mon général, je veux partir avec le Dédale pour reprendre ma place dans l'équipe du Dr Weir.
_Comment ? Et votre mariage, colonel ?
John lança un regard vers Julia. Elle lui tournait le dos.
_Nous venons de l'annuler.
_Bien. Si c'est vraiment ce que vous souhaitez, rendez-vous au SGC demain à six heures. Ne soyez pas en retard, Sheppard.
_Aucun risque, Mon général. Merci.
Il raccrocha.

Il y avait de la joie dans la voix de John, elle l'aurait juré. Cela la conforta dans l'idée qu'elle avait fait le bon choix.
Quant à elle, c'était une autre histoire. Elle arrivait encore à se maîtriser mais ça ne durerait pas.
Elle ne pouvait pas rester ici cette nuit. Si elle craquait devant John, cela raviverait ses doutes. Elle voulait qu'il parte le coeur aussi léger que possible.
En plus, ce serait trop difficile d'attendre sont départ dans leur maison, à proximité de lui.
Si elle ne partait pas maintenant, elle serait capable de le supplier de rester.
Elle devait absolument aller chez quelqu'un pour éviter ça.
Sa meilleure amie.
Elle attrapa son sac et ses clés de voiture.

_Je vais chez Kate. Au revoir, John.
_Julia... Je suis désolé que ça se finisse comme ça...
_C'est la meilleure solution pour nous deux.
John la serra dans ses bras. Elle ferma les yeux un instant puis le repoussa doucement.
_Tu vas me manquer, dit-il.
Elle sourit, mais ne put lui répondre. Les mots restaient bloqués dans sa gorge.
Elle lui tourna le dos et quitta la maison.

Le lendemain, John arriva au SGC en avance. Il fut surpris de voir que les membres de SG-1 l'attendaient avec le général Landry.
_Mon général, je veux vous remercier d'avoir bien voulu...
_N'en dites pas plus, colonel. C'est vous que le Dr Weir a choisi. Il est normal que vous retrouviez votre place. Bonne chance, colonel.
_Merci, mon général, dit John en saluant.
Puis, il se tourna vers ses amis. Il serra la main de Daniel, salua Teal'c d'un signe de tête. Sam le prit dans ses bras en lui disant :
_Vous allez me manquer, John. Bonne chance avec Teyla.
Sheppard eut un petit sourire.
_Vous me manquerez aussi, Sam.
Il finit par Mitchell qui lui dit :
_Vous devez être content, vous allez retrouver vos chers Jumpers.
_Oui, ça aussi c'est une bonne nouvelle. Ecoutez, Cameron, je voulais vous demander quelque chose.
_Allez-y...
_Je sais que vous vous entendez bien avec Julia. Elle a beaucoup d'affection pour vous... Est-ce que vous pouvez prendre soin d'elle ? Je m'inquiète. Je sais bien qu'elle ne me laisse pas partir de son plein gré.
_Vous pouvez partir tranquille. Je vais veiller sur elle.
_Merci, Cameron.
Ils se serrèrent chaleureusement la main.

La voix du sergent Harriman retentit :
_Le Dédale est prêt, mon colonel.
_Merci Walter, répondit John. Moi aussi, je suis prêt.
Il fut téléporté à bord du vaisseau.

Caldwell l'accueillit en lui demandant :
_Alors, colonel Sheppard, satisfait de retourner sur Atlantis ?
_Plus que ça, mon colonel. J'ai l'impression de rentrer chez moi, répondit John en souriant.

Le voyage lui parut interminable. Dix-huit jours confiné dans le vaisseau. Sans occupation. John eut le temps de réfléchir.

Parfois il pensait à Julia.
Elle l'avait laissé partir. Elle s'était sacrifiée pour lui. Il lui en serait éternellement reconnaissant.
De toute façon ça n'aurait pas été juste pour elle s'il était resté. S'il l'avait épousée, ils auraient fini par se rendre malheureux.
Il en aimait une autre. Elle ne méritait pas de passer en second. C'était vraiment une femme formidable.
Il l'avait confiée à Mitchell car il savait que ces deux-la s'appréciaient. Il ne pouvait rien faire de plus pour elle.

Il allait revoir Atlantis. La Terre était sa planète natale. Il n'avait pas vécu si longtemps que ça sur Atlantis mais c'était chez lui. Il s'y sentait vraiment à sa place. C'était là qu'on lui avait fait confiance pour la première fois. Là qu'était sa famille de coeur. Là que vivait la femme qu'il aimait.

Teyla.
Le plus souvent, c'était elle qui occupait toutes ses pensées. Il allait la revoir. Vivre près d'elle. Avec elle. Il avait hâte de la serrer dans ses bras.

Ce voyage était vraiment interminable.
Ce n'était pas la seule chose qui le tracassait. Il se demandait comment Teyla allait prendre son brusque changement d'avis.
Brusque mais avec les dix-huit jours de voyage...
Il pouvait s'en passer des choses en dix-huit jours.
Surtout sur Atlantis.
Teyla allait-elle lui en vouloir ?
Après tout, il l'avait laissée tomber. Elle n'était pas obligée de lui pardonner.

C'est ainsi que se passa le trajet pour John. Il passait de la joie à l'inquiétude la plus profonde. L'angoisse provoquée par ces interrogations perturbait ses nuits. Il était souvent réveillé par des cauchemars ou par la soudaine crainte que Teyla ne voudrait plus de lui. Et l'inactivité forcée n'arrangeait rien.

John vit arriver la fin du voyage avec un mélange de soulagement et d'inquiétude.
Le Dédale se trouvait maintenant en orbite autour de la planète.
Dans le poste de pilotage, John était de plus en plus impatient.
Caldwell qui le regardait avec amusement, lui en fit la remarque :
_Vous semblez nerveux, colonel.
_Moi ? Nerveux? Vous plaisantez. Ça fait deux ans que je suis parti, j'ai refusé de rentrer, il y a quelques jours. Ah ben, oui, en fin de compte, on peut dire que je suis nerveux.
Caldwell sourit. Sheppard avait toujours le mot pour rire, quelles que soient les circonstances.
_Atlantis, ici le Dédale.
La voix de Weir retentit dans les haut-parleurs :
_Ici Atlantis. Je vous souhaite la bienvenue, Dédale. J'ai cru comprendre que vous avez un colis pour nous ?
_Oui. Dr Weir, je vous l'envoie par téléportation. Je pense que vous en serez satisfaite.
_Je l'espère, répondit-elle d'une voix qui semblait loin d'être joyeuse.
Caldwell se tourna vers John.
_Etes-vous prêt, colonel ?
_Si je ne le suis pas maintenant, je ne le serai...
A ce moment, le rayon du téléporteur enveloppa John.

_... jamais.
Il regarda autour de lui. Il était dans la salle d'embarquement d'Atlantis, devant la porte des étoiles.
_Salut ! Y'a quelqu'un ? C'est moi ! Je suis de retour, lança-t-il d'un ton enjoué.

Quand ils entendirent cette voix, les personnes qui travaillaient dans la salle de commande d'Atlantis se regardèrent.
Avaient-ils bien entendu ?
Cette voix...
Ils se précipitèrent vers la balustrade pour s'assurer que leurs oreilles ne les avaient pas trompés.
Mais non, c'était bien lui.
L'homme dont ils espéraient le retour.

C'est Elisabeth qui parla la première :
_John ! ? C'est bien vous ?
_Oui. A moins que je ne sois mon jumeau maléfique venu pour vous faire une mauvaise blague.
_Mais... On m'avait dit que vous...
_En fin de compte, je suis là.
Il les rejoignit. Tout le monde le salua chaleureusement. Ils étaient heureux de son retour. Elisabeth le serra dans ses bras.
_Je ne sais pas ce qui vous a fait changer d'avis mais je suis heureuse que vous soyez ici.
_Je le suis aussi. J'ai cru qu'on n'arriverait jamais. Dix-huit jours, c'est long.
_Vous me raconterez tout ça plus tard. Rien ne presse. Vous voulez sûrement vous installer.
Il acquiesça.
_Vos quartiers sont restés libres. Vous pouvez y aller.
_Merci, Elisabeth.

John attrapa son sac au passage. Il n'avait pas emmené grand-chose mais de toute façon la plupart de ses effets personnels étaient restés sur Atlantis quand il en était parti.
Il se dirigea vers ses quartiers. Il allait poser ses affaires, il chercherait Teyla après.
Les personnes qui le croisaient le saluaient.
John souriait, il était heureux.
Il franchit la porte de ses quartiers. Il était enfin chez lui. Ses affaires étaient toujours là. Rien ne semblait avoir été déplacé. Il y avait même des draps dans son lit. Comme si quelqu'un y dormait toujours.
Il se dirigea vers la porte. Il devait trouver Teyla.
Au moment où il arrivait devant, elle s'ouvrit. Il releva la tête, surpris.

C'était Teyla. Il n'avait plus à la chercher. Elle était venue à lui.
Il ne pouvait plus détacher son regard d'elle, elle était si proche de lui soudain qu'il avait peur. Son coeur s'emballa.
_Teyla... Je...
Il voulait tout lui expliquer mais elle ne lui en laissa pas le temps.
Elle se jeta dans ses bras et s'accrocha à lui de toute la force dont elle était capable.
John entoura le corps de Teyla avec ses bras et lui rendit son étreinte.

Teyla ferma les yeux.
John était là.
Comment était-ce possible ?
Il était censé être sur Terre et marié.
Et pourtant...
Elle touchait son corps, respirait l'odeur de sa peau.
Elle ne rêvait pas, il était bien sur Atlantis, tout contre elle.
Ce qu'elle avait espéré depuis deux ans venait de se réaliser.

Ils restèrent longtemps enlacés puis Teyla leva les yeux vers John. Il souriait.
_Pourquoi es-tu revenu, John ?
_Je n'étais pas à ma place sur Terre.
Elle fronça les sourcils et inclina la tête sur le côté prise d'un doute soudain. Était-il revenu pour elle ou pour la cité ?
_Qu'entends-tu par là ?
_Ma place est ici. Je suis chez moi sur Atlantis. Et pas parce qu’on a besoin de moi, mais parce que tu y es. Je ne supportais plus d'être séparé de toi. Je ne me sens bien qu’entre tes bras... Julia l’a bien compris... Ce que je veux dire, c’est que... je t'aime Teyla.

Quand elle entendit ces mots, Teyla n’eut plus aucun doute. Alors elle fit la seule chose qui lui parut appropriée : elle fit glisser ses mains de la taille de John à son visage. Tout doucement. Il frissonna. Elle passa ses doigts dans ses cheveux en bataille et l’attira pour rapprocher leurs lèvres. Elle lui donna alors le baiser le plus tendre qui soit. Il la serra plus étroitement contre lui et leur étreinte se fit plus passionnée. Ils n'étaient pas rassasiés l'un de l'autre, loin de là.
John entraîna Teyla vers le lit tout en continuant de l'embrasser et de la caresser. Ils se déshabillèrent mutuellement et firent l'amour avec fièvre.

Bien plus tard, alors que la cité dormait, John et Teyla savouraient le bonheur de leurs retrouvailles. La tête de Teyla était délicatement posée sur le torse de John tandis qu'il tenait son corps nu entre ses bras.
Il n'était pas près de la lâcher.
Une question lui trottait dans la tête depuis quelques minutes.
_Comment as-tu su où me trouver ?
_Je ne savais même pas que tu étais revenu... En fait, je rentrais...
_Je ne comprends pas.
_Depuis ton départ, ta chambre est plus ou moins devenue la mienne... Je dors ici toutes les nuits... Même quand j'ai été blessée, j'ai voulu revenir le plus tôt possible.
_Pourquoi ?
_Parce que c'était chez toi, qu'on avait été heureux dans cette pièce. Et puis au milieu de toutes tes affaires, j'avais encore un peu l'impression de t'avoir près de moi.
Un violent frisson traversa le corps de Teyla à l'évocation de ces souvenirs. Elle se blottit plus étroitement contre lui en lui disant :
_Ne me laisse plus seule, John.
John resserra son étreinte autour du corps de la jeune femme.
_Je te le promets, mon amour.

La vie put ainsi reprendre son cours dans la cité d'Atlantis avec ses dangers, ses peines et beaucoup plus de joies qu'avant.